Pour le dimanche de Pâques, 12 avril 2020
1 Corinthiens 15
Comme Paul, s'inscrire dans la lignée des témoins de la résurrection
1 Corinthiens 15 : 1-11. Matthieu 28 : 1-10
télécharger le texte : P-2020-04-12.pdf
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Pour le dimanche de Pâques, 12 avril 2020
1 Corinthiens 15
Comme Paul, s'inscrire dans la lignée des témoins de la résurrection
1 Corinthiens 15 : 1-11. Matthieu 28 : 1-10
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pour Vendredi-Saint
10.4.2020
Jean 18.
Tous coupables, tous acquittés
Esaïe 53:1-12. Jean 18:33-40. Jean 19:1-16
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Pour le dimanche des Rameaux (bénédiction des catéchumènes) du 5 avril
1 Rois 19
Dieu renonce à exercer sa toute-puissance
1 Rois 19 : 9-14. Philippiens 2 : 5-11
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Chers frères et soeurs en Christ, Chers catéchumènes,
Vous achevez maintenant la partie officielle de votre instruction religieuse, le catéchisme. Pendant ces quelques années vous avez été guidés, conduits sur des chemins tracés par d'autres. Vous avez dû suivre et passer là où on vous disait d'aller. Dès aujourd'hui, il n'y a plus de route toute tracée, vous êtes à un carrefour où vous pouvez choisir la direction que vous voulez prendre.
Face aux grandes questions de la vie — l'amour, l'argent, la mort, pour faire bref — c'est à vous de trouver et d'apporter votre réponse. Si c'est encore flou pour vous maintenant, c'est normal, les grandes questions de la vie nous interrogent tout au long de l'existence, on n'y échappe pas.
A votre âge aujourd'hui, mais aussi à l'âge de vos parents qui sont ici, de vos grand-parents, se pose la question "Qu'est-ce que je fais ici sur la terre ?" C'est la question que Dieu pose à Elie : "Pourquoi es-tu ici, Elie ?" (1 Rois 19 : 9,13)
Elie a marché environ 500 km pour venir à la montagne de l'Horeb dans le massif du Sinaï, à l'endroit où Moïse a vu le buisson ardent et où il est revenu avec le peuple hébreu recevoir les Tables de la Loi. Elie est revenu là, sur la montagne de Dieu, parce qu'il a besoin de comprendre qui est vraiment Dieu !
En effet, Elie vient de vivre une expérience traumatisante. Il y a eu une sorte de match entre prophètes (vous trouvez le récit de ce match dans 1 Rois 18), entre d'un côté les prophètes de Baal et de l'autre Elie, prophète de Dieu. Le match a été gagné par Elie et les perdants ont été mis à mort (cela se passait ainsi à cette époque !), avec pour résultat que le roi qui avait parié sur les prophètes de Baal est fâché et cherche à faire mourir Elie.
Donc Elie a gagné en théorie, mais il est en train de tout perdre parce que la situation dégénère dans la violence. Est-ce vraiment cela que Dieu voulait ? Elie voudrait le savoir.
Elie est dans la même situation que nous lorsque nous nous demandons pourquoi Dieu n'arrête pas les guerres, les massacres, les attentats ou les épidémies. Pourquoi Dieu ne nous empêche-t-il pas de faire le mal ? J'ai entendu plusieurs fois cette question et je comprends que ce soit pour vous un obstacle à croire en la bonté de Dieu.
Alors, Elie, sur la montagne, souhaite en savoir plus sur Dieu et son implication dans le monde. Et Dieu lui offre une réponse, qui est aussi une réponse qui nous est destinée !
"— Sors, lui dit le Seigneur; tu te tiendras sur la montagne, devant moi; je vais passer. Aussitôt un grand vent souffla, avec une violence telle qu'il fendait les montagnes et brisait les rochers devant le Seigneur, mais le Seigneur n'était pas présent dans ce vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre; mais le Seigneur n'était pas présent dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y eut un feu; mais le Seigneur n'était pas présent dans le feu. Après le feu, il y eut le bruit d'un léger souffle. Dès qu'Elie l'entendit, il se couvrit le visage avec son manteau, il sortit de la caverne et se tint devant l'entrée." (1 Rois 19: 11-13)
Elie a reconnu la présence de Dieu dans le léger souffle ! Comment comprendre cela ? Et bien, Dieu refuse d'être présent dans tout ce qui représente une force menaçante pour l'être humain.
Dieu connaît les mécanismes, les ressorts, de la violence. Il sait que la violence s'alimente à la force qu'on lui oppose, il sait que la violence et son opposition conduisent à une escalade sans fin, à une spirale qui enfle jusqu'à tout détruire autour d'elle. Alors, Dieu a choisi de ne pas alimenter cette spirale de la violence par une intervention en force, il souhaite calmer le jeu par l'apaisement, en induisant une désescalade. Il refuse de s'imposer par force, car il ne veut de guerre ni pour lui ou en son nom, ni contre lui.
Il veut se montrer inoffensif — comme un agneau — il sort le "drapeau blanc" des négociations. Il pose sur la table, qu'il n'y aura pas de coups de sa part, pas de revanche, pas de punition pour celui qui reconnaît ses torts et souhaite repartir sur des bases nouvelles.
Y a-t-il un autre chemin ? Qui pourrait supporter un bras de fer avec Dieu ? La Bible nous laisse entendre que dans un passé très reculé, il y a eu un tel bras de fer. C'est le récit mythique du déluge, expliqué comme un ras-le-bol de Dieu face à la méchanceté des humains. Il aurait alors décidé d'anéantir le mal en noyant toute vie — enfin sauf Noé, sa famille et les animaux pour que la vie puisse reprendre.
Mais la méthode forte a échoué et Dieu s'est juré de ne pas recommencer, il a même donné l'arc-en-ciel comme signe de cette première alliance (voir Genèse 9).
Alors commence une autre voie, celle de l'invitation, celle de l'éducation. Et cette voie passe par le respect de la liberté de tout être humain, et par le renoncement de Dieu à exercer sa toute-puissance.
Et Dieu se présente à Elie dans un souffle léger. Dieu se présente à nous à travers la figure humaine de Jésus. Dieu ne veut pas s'imposer, il se propose : "Je t'aime, veux-tu m'aimer en retour ?" Pour que l'amour soit possible entre Dieu et les humains, entre les humains et Dieu, il faut abolir l'idée d'un pouvoir, l'idée d'une hiérarchie, l'idée d'un dominant et d'un dominé. Aussi Jésus a-t-il renoncé à toute prérogative divine, à tout pouvoir, à toute supériorité pour se faire homme, serviteur de tous, le plus humble, jusqu'à la mort, à la mort sur la croix.
La proposition de Dieu, son invitation — à vous catéchumènes, mais à vous aussi parents, parrains, marraines, familles — c'est de prendre exemple sur Jésus-Christ qui renonce à tout pouvoir, à toute préservation de ses intérêts et privilèges pour apporter la paix au monde.
Dieu nous invite à suivre l'exemple de son Fils, pour vivre dans la paix, en nous aimant les uns les autres. C'est le seul chemin qui y conduit. Tous les autres — autant le laisser-aller qu'un intervention céleste toute-puissante — passent par la violence et ne peuvent que conduire à davantage de malheurs.
Jésus nous invite à le suivre sur la voie de la paix par l'amour. Vous avez ce choix devant vous ! Vous savez quoi faire pour suivre l'invitation de Dieu. La question qui reste ouverte est : le ferez-vous ?
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2020
pour le dimanche 29 mars
Luc 23
Qui a tué Jésus ?
Luc 6 : 37-38. Luc 23 : 26-43.
télécharger le texte ici : P-2020-03-29.pdf
pour le dimanche 22.3.2020
Jean 10
"Je suis la porte" dit Jésus
Genèse 28 : 10-19. Romains 5 : 1-5. Jean 10 : 7-10
télécharger le texte : P-2020-03-22.pdf
Pour le dimanche 15 mars 2020
Matthieu 26
Ce que Judas nous révèle...
Matthieu 26 : 14-16. Matthieu 27 : 1-10
télécharger le texte : P-2020-03-15.pdf
Chers frères et soeurs en Christ,
Dans le récit de la Passion, deux disciples tiennent des rôles particulièrement importants : Pierre et Judas. Le premier semble tenir un rôle côté lumière et le second un rôle côté ténèbres. Mais finalement, Jésus s'est quand même retrouvé tout seul face à la mort, abandonné de tous. Toutes les autorités ont condamné Jésus, tous les disciples ont abandonné Jésus, toute la foule a crié "Crucifie !" Il y a eu unanimité contre Jésus, ce jour-là.
Mais dans la tradition chrétienne, dans les récits des Evangiles, c'est Judas qui est désigné comme "le mauvais", celui qui a livré et trahi Jésus. Déjà dans les listes des disciples que donne chaque Evangile, Judas est placé en dernier et désigné comme celui qui trahit, qui livre Jésus (Mt 10:4). Dans les Evangiles on ne crée pas de suspens.
Ainsi, Judas porte la marque de l'infamie. Pourtant, il n'est qu'un rouage dans la grande machine qui a conduit à la condamnation de Jésus. Mais il est un rouage, le seul rouage qui vient de l'entourage immédiat de Jésus, il est l'un des Douze. Cela accentue l'incompréhensible.
Comment un proche de Jésus, quelqu'un qui l'a suivi, qui l'a accompagné pendant des mois, qui l'a entendu prêcher, qui l'a vu faire des miracles, guérir, nourrir les foules, etc., comment Judas a-t-il pu trahir son maître ? On donne généralement trois explications différentes.
1) Ce serait de la jalousie, comme Caïn à l'égard d'Abel. Cette raison est trop subjective et peu présente dans les Evangiles.
2) Ce serait l'appât du gain. L'Evangile de Jean place plusieurs touches dans ce sens (Judas était le caissier du groupe, il blâme la femme qui verse du parfum sur les pieds de Jésus et crie au gaspillage, et, ajoute Jean, "il dit cela parce qu'il était voleur" (Jn 12:6)). Le fait que Judas soit payé pour livrer Jésus va dans ce sens, mais la somme est modeste pour un homme cupide.
3) La troisième raison, qui a été souvent développée dans la littérature est une raison théologique et me semble la plus intéressante. Judas aurait livré Jésus pour qu'il puisse accomplir son destin messianique — en tout cas le destin messianique tel que Judas l'envisageait.
Dans la liste des disciples — à la fin de la liste — on trouve Simon le nationaliste (ou le zélote) et Judas l'Iscariote. Iscariote pourrait venir de "sicaire", le poignard et distinguer Judas comme un résistant à l'occupant romain, comme Simon le nationaliste auquel il est rattaché dans les textes.
Judas se serait joint aux disciples de Jésus parce qu'il était persuadé que Jésus était le Messie qui devait délivrer Israël de l'occupant romain. Judas aurait été sourd à l'enseignement de Jésus sur la messianité souffrante; il n'aurait pas été réceptif aux remises à l'ordre de Pierre par Jésus chaque fois que Pierre refusait les annonces de la Passion.
Judas pouvait donc attendre de la montée à Jérusalem et de l'entrée triomphale de Jésus avec l'épisode des rameaux qu'elles soient suivies d'une révélation éclatante. Judas peut s'être vu investi d'une mission dans ce dévoilement. Qu'est-ce qui serait plus éclatant que des myriades d'anges venant délivrer le Messie des mains de l'occupant ? Il fallait donc provoquer l'arrestation de Jésus pour déclencher le processus, pour mettre Dieu en demeure de réagir, de sauver son Fils et de libérer le peuple d'Israël.
Ainsi, à ses propres yeux, Judas aurait pu avoir un motif honorable de livrer Jésus. C'était une façon de collaborer au plan de Dieu. Et bien, cela a été une façon de collaborer à ce qui devait arriver, mais pas selon le plan de Judas. En effet, le plan ne tourne pas comme Judas l'attendait :
"Lorsque Judas vit que Jésus avait été condamné, il fut pris de remords et rapporta les 30 pièces d'argent et dit : « J'ai péché en livrant un innocent à la mort »." (Mt 27:3-4)
Judas se retrouve-là dans la même situation que Pierre juste après son reniement. Tous deux ont trahi leur maître. Mais leur destinée ne sera pas la même. Pierre vit, Judas meurt. Que se passe-t-il ?
Pierre et Judas n'ont pas le même regard sur la messianité de Jésus et sur eux-mêmes. Après l'arrestation de Jésus, Pierre se voit tel qu'il est, avec sa faute. Judas voit sa faute, mais il veut l'effacer par la restitution de l'argent. Il veut effacer le passé, remonter le temps, retrouver le Jésus d'avant, et probablement réessayer autrement de faire advenir le Messie glorieux. Comme cela est désespérément impossible, il n'a plus d'espérance, tout est fini. Il va se pendre.
Pierre de son côté a retenu l'enseignement de Jésus. Il garde un espoir dans le Messie, même s'il ne peut espérer l'incroyable, la résurrection.
Judas a été marqué du sceau de l'infamie parce qu'il représente la tentation — toujours forte — de brusquer Dieu, de le mettre à l'épreuve, de le pousser vers la toute-puissance pour nos propres intérêts.
En Jésus-Christ, Dieu a choisi la difficile voie de l'impuissance, de la faiblesse pour se révéler. C'est un amour qui se propose, mais ne s'impose pas. Face à cela, nous gardons toujours — comme Judas — la tentation de la trahison en réclamant de Dieu une manifestation plus vigoureuse, plus contraignante, plus imposante.
Le temps de la Passion nous rappelle que Dieu a choisi la voie de la douceur et du pardon. Il a choisi de porter nos fardeaux, nos soucis, nos faiblesses, nos souffrances avec nous. Il n'est pas le Messie glorieux qui ôte les obstacles de notre route, il est le Messie souffrant qui traverse les difficultés avec nous, à nos côtés.
Il est celui qui relève Pierre et tous ceux qui faiblissent sur le chemin. Ce visage, c'est celui de Dieu qui nous est révélé en Jésus-Christ, mort sur la croix et ressuscité le troisième jour.
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2020
8.3.2020
1 Rois 3
Saynète : Le roi Salomon
1 Rois 3 : 4-28 1 Corinthiens 3 : 16-17
télécharger les textes : Saynète 2020-03-08.pdf P-2020-03-08.pdf
Saynète des enfants :
1. Salomon enfant joue avec son épée sur la musique « je voudrais déjà être roi »
Narratrice : Nous allons vous raconter l’histoire de Salomon, fils du roi David.
Salomon enfant: Je suis Salomon, le fils du roi ; plus tard je serai le roi du monde.
2. David est sur son trône. A ses côtés les gardes, Salomon jeune et Nathan le prophète.
Narratrice : Plusieurs années ont passé. Salomon a bien grandi et va devenir roi à son tour. Venez avec nous assister à son couronnement. Le prophète Nathan va verser de l’huile sacrée sur le nouveau roi.
David : Mon fils bien-aimé, tu as acquis de l’expérience et de la sagesse ; il est temps maintenant d'être désigné officiellement comme le prochain roi. Le prophète Nathan va te bénir.
Salomon s’approche de Nathan pour oindre le jeune roi Salomon.
La foule : Vive le roi Salomon ! Vive le roi Salomon ! Vive le roi Salomon !
La foule acclame le nouveau roi avec de la musique.
3. David est couché sur un lit et Salomon debout à ses côtés.
Narratrice : Le temps passe, David est très vieux et il va bientôt quitter ce monde. Il parle avec Salomon et lui transmet ses dernières volontés…
David : Mon fils, moi je m’en vais où va tout ce qui est terrestre. Sois fort et sois un homme ! Observe l’ordre de Dieu en marchant dans ses voies et en gardant ses commandements écrits dans la Loi de Moïse.
Salomon : Mais… je ne suis pas encore assez grand, je n’ai pas assez d’expérience, je ne vais pas savoir faire. J’ai besoin de toi et de tes conseils.
David : Je te fais confiance, tu vas gagner en expérience. Mais surtout confies-toi en Dieu; demande-lui toujours ce dont tu as besoin. Il te guidera. Fais-lui confiance.
Narratrice : David meurt et il est enterré avec ses pères, ses ancêtres. Salomon prend sa succession.
4. Salomon est couché dans son lit. Il dort.
Narratrice : Salomon est devenu roi. Il s’est marié. Il s’occupe maintenant des affaires du pays comme il peut. Un soir qu’il dort, il fait un rêve.
Dieu : Salomon, Salomon, écoute : Demande-moi ce que tu veux ; je te le donnerai.
Salomon : ô Dieu, tu as été bon avec mon père David car il était un roi juste et bon. Moi je suis un roi débutant, je suis tout jeune et je ne sais pas gouverner. Donne-moi donc un esprit ouvert et un cœur attentif à mon peuple.
Dieu : Tu ne me demandes pas la richesse, tu ne me demandes pas de vivre longtemps, tu ne me demandes pas la mort de tes ennemis, mais tu me demandes l’intelligence et la sagesse pour bien gouverner. Alors, je vais te donner ce que tu demandes et je te donnerai en plus la richesse, une longue vie et la paix dans ton royaume.
5. Salomon est assis sur son trône. Il a un garde de chaque côté.
Narratrice : David avait construit le palais royal du temps de son vivant mais à cause des guerres il n’a pas pu construire le temple de Dieu à Jérusalem. Maintenant qu’il n’y a plus de guerre, Salomon va pouvoir accomplir cette mission.
Salomon : Qu'on fasse venir mes architectes ! Je vais faire construire le temple de Jérusalem.
Les architectes arrivent avec leurs aides qui portent le plan. Ils déroulent un très grand plan.
Architecte 1 : Voici notre projet majesté. Comme vous nous l'avez demandé - Majesté - nous avons prévu un Temple magnifique. Le Temple sera constitué de trois espaces. D'abord une grande cour tout public. Elle pourra accueillir le peuple et les visiteurs de tous les pays. Tout le monde y aura accès.
Architecte 2 : Ensuite, il y aura le bâtiment du Temple lui-même. Il sera allongé, de 30 mètres de long sur 10 mètres de large et de 15 mètres de hauteur. En pierre à l'extérieur et tout tapissé de bois précieux à l'intérieur. Le Temple sera réservé au peuple d'Israël, à ceux qui vénèrent notre Seigneur Dieu. C'est là qu'aura lieu le culte.
Architecte 1 : Enfin le troisième espace sera une pièce entièrement fermée, plus petite, qui contiendra l'arche de l'alliance avec les tables de la Loi. Elle sera toute tapissée d'or fin. Cet endroit est réservé à Dieu seul. Personne ne peut y entrer, sauf le grand-prêtre une seule fois par année pour obtenir le Grand Pardon pour tout le peuple.
Architecte 2 : Nous vous proposons - Majesté - de voir avec le roi du Liban pour obtenir le bois de cèdre et les objets en bronze pour le culte. Les plans sont prêts. Nous attendons les ordres pour commencer à bâtir ce Temple magnifique qui honorera grandement le Dieu d'Israël.
Salomon adulte: Vous avez bien travaillé, je suis content d'accomplir la promesse de mon père David et de faire construire un Temple à Jérusalem. Que les travaux commencent !
6. Salomon, les gardes et les experts.
Salomon : Ce sera vraiment un beau temple, un temple magnifique, un temple digne de mon règne...
Deux femmes arrivent en se disputant et en tirant un bébé chacune vers soi.
Femme 1 : C’est mon enfant !!
Femme 2 : Lâche-le ; il est à moi.
Femme 1 : Menteuse ! Je vais me plaindre au roi.
Salomon : Silence !! Que se passe-t-il ?
Femme 1 : Nous allons tout vous expliquer. Nous habitons dans la même maison sans personne d’autre avec nous.
Femme 2 : Nous avons accouché à quelques jours près. Pendant la nuit nous avions chacune notre bébé à côté de nous. Son bébé est mort. Pendant que je dormais, elle a échangé nos bébés.
Femme 1 : Non, ce n'est pas vrai, tu mens !!
Femme 2 : Quand je me suis réveillée, j’ai vu que ce n’était pas mon bébé.
Femme 1 : C’est le contraire. C’est mon enfant qui est vivant.
Femme 2 : Non, c’est le mien qui est vivant.
Salomon : STOP !! Je vais juger votre affaire mais je vais d’abord consulter mes experts. Quelle solution est-ce que vous proposez ?
Expert 1 : Il faut attendre que l’enfant soit assez grand pour voir à quelle mère il ressemble.
Expert 2 : Je propose d’aller voir dans la maison s’il y a des traces qui nous permettent de voir dans quel lit l’enfant est mort.
Expert 3 : Je propose que les deux mères gardent l’enfant à tour de rôle.
Salomon : Hum hum, hum…. Ça va prendre beaucoup de temps tout ça. Gardes ! amenez-moi mon épée !
Salomon : Je vais couper l’enfant en deux, chacune en aura une moitié.
Femme 2 : NON !!!!! Laissez-le vivre ! Donnez-lui l’enfant vivant.
Femme 1 : Il ne sera ni à moi, ni à toi, coupez-le en deux !
Salomon : Donnez l’enfant vivant à cette femme. C’est celle qui voulait que l’enfant vive qui est la vraie mère.
Applaudissements de la foule - tous les enfants et les catéchumènes - Chant d’allégresse.
© Paroisse St-Jean (EERV) - Lausanne, 2020
(Le droit de publication commerciale est réservé, le droit de jouer la saynète est libre, merci de citer la source.)
Message :
Chers frères et soeurs en Christ,
Salomon est le roi qui a construit le premier Temple de Jérusalem, nous dit la Bible. Ce Temple est divisé — comme le sera plus tard le Temple reconstruit par Hérode, celui qu'a fréquenté Jésus — en trois espaces.
Ces trois espaces sont imbriqués les uns dans les autres, comme des boîtes ou des poupées russes. Le plus grand espace est une grande cour, à ciel ouvert, qui accueille tout le monde. C'est l'espace public, pour les croyants comme pour les visiteurs. A l'intérieur de cette cour se trouve le bâtiment du Temple. Seuls les prêtres entrent dans ce bâtiment, dans cet espace. C'est un espace réservé. A l'intérieur de ce bâtiment se trouve une chambre plus petite, qui est le lieu saint, même le saint des saints, un espace où étaient placées l'arche de l'alliance et les tables de la Loi. C'est le lieu sacré de la présence divine. Personne n'a le droit d'y entrer, sauf un prêtre, qui y entre une fois par année pour le Grand Pardon. Voilà pour l'architecture et l'organisation du Temple de Salomon.
Mais voilà que l'apôtre Paul nous dit que nous sommes — nous-mêmes — le Temple de Dieu et que l'Esprit saint habite en nous. Paul nous invite à faire une analogie entre le Temple et nous, nos personnes, nos corps. C'est ce que les enfants ont représenté sur les deux panneaux que vous pouvez voir derrière moi. Le coeur y représente l'espace sacré.
Notre coprs est notre interface avec le monde, avec notre environnement. C'est par notre corps, nos sens, que nous entrons en relation avec les autres. Notre relation au monde se joue aussi en trois espaces : un espace public, un espace personnel et un espace privé, sacré. Notre espace public commence à peu près à une distance de coude autour de nous. Nous ne sommes pas génés quand un inconnu se place à cette distance. Par contre cela nous dérange s'il se colle à nous ou s'il vient s'asseoir sur nos genoux. Il serait clairement entré dans notre espace personnel. Notre espace personnel est comme une bulle proche de notre corps. C'est un espace réservé, personne n'a le droit d'y entrer sans notre accord, notre consentement.
Et puis nous avons un espace tout à fait privé, intime, celui de nos pensées secrètes. C'est là que se trouve notre être profond, ce qui fait que nous sommes uniques. Personne ne peut y entrer sauf nous-mêmes. Nous y habitons — et mystérieusement, c'est aussi là que Dieu habite en nous. C'est un espace que Dieu protège en nous — c'est pourquoi l'apôtre Paul dit que si quelqu'un voulait détruire cet espace en nous, Dieu s'en prendrait à lui pour nous défendre. Nous sommes le Temple de Dieu, Dieu habite en nous parce qu'il trouve que nous avons de la valeur. Dieu trouve que c'est le plus beau lieu où habiter. Nous valons tous infiniment, nous sommes précieux aux yeux de Dieu.
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2020
12.1.2020
Esaïe 55
Dieu n'est pas à notre image
Esaïe 55 : 6-11. 1 Jean 4 : 16-21 Luc 14 : 7-14
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Chers frères et soeurs en Christ,
"Mes pensées ne sont pas vos pensées" dit Dieu par la bouche du prophète Esaïe, "Vos façons d'agir ne sont pas mes façons d'agir ! Il y a autant de distance entre mes méthodes et les vôtres, entre mes pensées et les vôtres qu'entre le ciel et la terre." (Es 55:8-9).
Voilà un verdict bien abrupt ! Cela ressemble fort à une condamnation de l'être humain, au moins à une mise à distance : chacun à sa place, Dieu dans le ciel et l'être humain sur la terre.
Et pourtant. Pourtant, ces paroles sont dites dans un contexte qui annonce le pardon de Dieu offert aux humains, dans un appel à un retour à Dieu, souhaité, instauré par Dieu.
"Mes pensées ne sont pas vos pensées..." Ces paroles nous invitent à cesser de regarder Dieu comme s'il était semblable à nous, avec les mêmes a priori, les mêmes mécanismes de jugements, les mêmes préjugés que nous.
• Nous nous fâchons avec ceux qui se mettent en colère contre nous
• Nous nous vexons, lorsque quelqu'un nous fait faux-bond.
• Nous supportons mal que les autres ne fassent pas les choses de la même façon que nous...
et nous projetons tout cela sur Dieu ! Il doit être fâché... il doit m'en vouloir... il doit me désapprouver... Pourquoi le ferait-il ? "Ses pensées ne sont pas nos pensées. Nos façons d'agir ne sont pas ses façons d'agir !"
Nous ne pouvons pas deviner les pensées de Dieu en prenant nos pensées pour modèles. Ce que Dieu pense ne se trouve pas dans nos modèles humains, ce que Dieu pense se trouve dans sa Parole contenue dans l'Ecriture.
Et la Bible ne cesse de nous dire et de nous répéter que Dieu — celui d'Abraham, Isaac, Jacob, le Dieu d'Israël et de Jésus-Christ — n'est pas celui qui attend que nous grimpions au ciel à la force de nos poignets pour le rencontrer, mais qu'il est descendu vers nous pour nous aimer.
Dieu a renversé le sens, la direction, le mouvement de toutes les religions. La religion ordinaire dit à l'être humain comment il doit agir pour plaire à Dieu, pour se le rendre favorable, pour attirer son attention. La foi au Dieu d'Israël, la foi chrétienne est à l'opposé. Elle consiste à entendre et à accepter que Dieu nous rejoint dans notre histoire, là où nous sommes.
Ce mouvement a commencé avec la création, a continué avec l'alliance et au travers de la libération d'Egypte et du don de la loi, puis de la libération et du retour de l'exil à Babylone, pour trouver son accomplissement dans la venue de Jésus-Christ.
Constamment, à chaque génération, Dieu s'approche, Dieu répète son invitation. C'est pourquoi, Jean peut nous dire : "Dieu est amour." (1 Jn 4:16) Dieu nous aime en premier d'un amour inconditionnel, cela veut dire sans conditions préalables, sans conditions à remplir, indépendamment de notre agir ou de notre histoire. Nous sommes-là, il nous aime. Nous existons, il nous aime.
Comme l'expriment les paroles de Jésus sur les invitations (Luc 14:7-14), Dieu ne cherche pas à nous rabaisser, il cherche à nous élever. C'est lui qui cherche à nous élever à lui. C'est lui qui nous invite, sans espoir de retour, sans que nos (bonnes) actions fassent jamais le poids, sans espoir que nous puissions lui retourner l'invitation.
Il offre la meilleure place à celui qui ne peut pas s'en croire digne, parce que "ses pensées ne sont pas nos pensées." Là où nous nous accusons, il nous déclare : non coupable; là où nous nous trouvons indignes, il nous dit : Viens seulement, je t'accepte tel que tu es.
Regardez cette table [la table de communion dressée], ce n'est pas un autel où nous avons à faire des sacrifices à Dieu; ce n'est pas une table où nous devons venir déposer des offrandes pour amadouer Dieu; cette table, c'est le Seigneur qui la dresse pour nous, pour nous y inviter. C'est lui qui nous invite à partager sa vie avec lui, c'est lui qui se donne à nous, pour que nous vivions. Nous arrivons les mains vides pour recevoir notre nourriture de Lui.
Ce mouvement de Lui à nous est au centre de notre foi chrétienne. C'est parce que Dieu nous a aimé le premier, qu'à notre tour, nous pouvons aimer ceux qui nous entourent. L'amour, l'agapè, est le signe distinctif du christianisme, même si nous ne sommes pas les seuls à aimer !
Le chant (Alléluia 36/24) que nous chanterons tout à l'heure a comme refrain cette phrase : : "Et le monde saura que nous sommes chrétiens par l'amour dont nos actes sont empreints."
L'amour, la fraternité, la solidarité que nous avons les uns pour les autres, ne sont pas de nouveaux sacrifices qu'il faudrait faire pour plaire à Dieu, ce sont les gestes que nous pouvons faire parce que Dieu nous aime, et pour que le monde soit témoin que cet amour de Dieu existe. C'est là le témoignage que nous sommes appelés à donner en tant que chrétiens.
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2020
5.1.2020
Matthieu 2
Espionnage, mensonges et manipulation
Jean 7 : 28-32 Matthieu 2 : 1-13
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Chers frères et soeurs en Christ,
Demain, 6 janvier, c’est la traditionnelle fête des Rois qui rappelle la venue des rois mages à la crèche pour adorer Jésus. Autour des rois mages s’est formée toute une tradition avec nombre de récits et de contes qui disent ensemble que le monde entier est venu se prosterner devant Jésus, qu’il a reçu mille cadeaux et que nous pouvons nous-mêmes nous joindre à ces adorants.
J’ai moi-même aussi parlé dans ce sens, interprétant les trois cadeaux offert (22.12.2019) ou racontant divers contes (24.12.2018 - 24.12.2016). Aujourd’hui, je vais vous emmener ailleurs, sans vouloir en rien déprécier les traditions autour des rois mages, vous me connaissez, vous savez combien j’aime généralement interpréter symboliquement les récits bibliques.
Mais aujourd’hui, j’aimerais rester au plus près du récit biblique et de l’intention de Matthieu. Car Matthieu ne nous raconte pas un conte autour de la naissance de Jésus, loin de là ! Non, Matthieu commence ici un roman noir, un roman d’espionnage, qui va être parsemé de mensonges, de manipulations, de retournement d’espions et de cadavres. Oui, on est bien loin du folklore et du conte de Noël.
Que nous dit Matthieu ? Il nous parle de mages (je vais continuer à les appeler de cette manière traditionnelle) qui sonnent à la porte du palais du roi pour demander s’il est au courant de la naissance de son futur légitime remplaçant, le Messie. (Le Messie est la personne qui est ointe de l’huile de la consécration à la royauté, comme Saül puis David l’ont été par le prophète Samuel. L’onction assure donc une légitimité divine à celui qui la reçoit).
Inquiétude immédiate d’Hérode qui se sent menacé. Il met en route son enquête : où doit naître ce prétendant ? Quand l’étoile qui l’annonce est-elle apparue ? Il mobilise les interprètes de la Bible pour avoir ces informations et il interroge les mages.
Une fois qu’Hérode dispose de ces renseignements, il confie (sous le couvert du mensonge de vouloir lui aussi adorer le nouveau roi) il confie aux mages la mission de lui ramener la localisation exacte du Messie. Ainsi, sous un faux prétexte, Hérode transforme les mages en espions à son service, au service de ses funestes desseins comme on s’en doute.
Toujours aussi naïfs et innocents, la tête dans les étoiles, les mages trouvent Jésus, l’adorent et lui donnent leurs cadeaux. Enfin, ils sont avertis de ne pas retourner voir Hérode. Toujours aussi peu à la page, mais obéissants, ils retournent chez eux par un autre chemin.
Le plan d’Hérode est à moitié déjoué, en fait on a seulement gagné un peu de temps. Il faut maintenant fuir en Egypte. Joseph est averti, lui aussi en songe, de prendre l’enfant et Marie et de descendre se réfugier en Egypte en attendant que la menace s’estompe. Hérode, furieux, frappe à l’aveugle les nouveau-nés de Bethlehem, espérant ainsi anéantir le Messie.
Dans ce récit, les mages ont finalement un rôle tout à fait secondaire, celui de relier Jésus et Hérode et de mettre en évidence leur confrontation inévitable. Ce qui est important, ce n’est pas le passage des mages, c’est l’inévitable confrontation entre le pouvoir séculier et le pouvoir spirituel, entre l’obscurité et la lumière (dira l’évangéliste Jean, Jn 1:5), entre la corruption et la vérité, entre le péché et la grâce.
Les mages relient Hérode et le Messie et mettent au jour leur inévitable confrontation. Les mages passent et ne se rendent pas compte des vagues qu’ils soulèvent sur leur passage. Mais Matthieu veut attirer notre regard sur ces vagues, sur cette tempête, sur cet affrontement et ses conséquences.
La venue de Jésus a ouvert un conflit. La naissance du Messie est vue comme une menace par le pouvoir en place, surtout lorsqu’il est assis sur la violence et la corruption. L’obscurité craint la lumière. le malfaiteur craint la transparence. Hérode craint le Messie et lui déclare la guerre. Il veut à tout prix le retrouver et le tuer. Tout ce qui menace le pouvoir d’Hérode doit disparaître. C’est une guerre qui est déclarée contre le Messie et une guerre qui va se jouer en plusieurs manches.
Première manche : la localisation du Messie. Malgré la défection finale des mages, le point est à Hérode. La sainte famille est obligée de s’enfuir.
Deuxième manche : elle est gagnée aux points par Jésus puisque Hérode meurt. Il peut rentrer à Nazareth.
Troisième manche : elle se joue pendant le ministère de Jésus. Il a le soutien de la foule. Le point et pour Jésus.
Quatrième manche : les adversaires de Jésus réussissent à le faire condamner par Ponce Pilate. Victoire des violents par K.O.
Jésus est mort. Tout est-il fini ? Les ténèbres ont-elles eu raison de la lumière ?
Eh bien, quelques personnes racontent avoir vu Jésus vivant, ressuscité, et répandent ce message ! Il aurait finalement vaincu ! Quelle est la valeur de cette victoire secrète ?
Nous en sommes ici de ce combat, de cette confrontation dont Matthieu a donné les premiers moments. Quelle est la valeur de cette victoire secrète ? Que croyons-nous ? Nous ? Qui a gagné ? Est-ce Jésus ou les hérodes de notre temps ?
Le monde ne nous envoie pas de signal clair. En fait, le monde parie plutôt sur la victoire de l’obscurité sur la lumière. Et nous, sur qui parions-nous ? De quel côté nous plaçons-nous ?
C’est bien la question de la foi. Croyons-nous en la résurrection, en la victoire — encore secrète, mais déjà adjugée — de Jésus, de la justice et de la vérité sur l’obscurité ? De quel côté nous plaçons-nous ? Comment allons-nous le manifester, le faire savoir ? La balle est dans notre camp.
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2020
25.12.2019
Esaïe 9
Noël cosmique, historique, personnel
Esaïe 9:1-6. Hébreux 1 : 4-9. Jean 1 : 1-5 + 14-18.
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Joyeux Noël, mes amis, Joyeux Noël !
"D'un coeur joyeux chantez... Bergers soyez heureux... Lumière et vérité ... sur notre humanité... venons-nous de chanter (Cantique 32-01, reccueil Alléluia). Noël, c'est une bonne nouvelle, pour tous ! Tellement pour tous que les évangiles, les croyants des tous premiers temps en on fait un événement cosmique, avec la mobilisation d'une étoile et des anges dans le ciel. Un événement qui regarde tout l'univers, l'univers entier.
Un événement qui regarde tous les temps — sans souci de chronologie — l'Evangile de Jean n'affirme-t-il pas que la Parole, le Verbe — c'est-à-dire le Christ — était déjà là au tout début de l'univers, avant le Big Bang. La création n'est-elle pas en tout premier lieu le jaillissement de la lumière dans les ténèbres : "Que la lumière soit, et la lumière fut. Premier jour." (Gn 1:3) Noël n'est-il pas l'affirmation que "Le peuple qui marche dans les ténèbres voit une grande lumière" (Es 9:1).
Un Noël cosmique, à la dimension de l'univers où la lumière prend le dessus sur l'obscurité. Un Noël cosmique qui entre cependant dans l'histoire, dans l'histoire des hommes. Cela se passe dans un lieu précis, repérable sur une carte de géographie, Bethléem, dans un temps précis, repérable dans nos calendriers : "Au temps où César Auguste était empereur et Quirinius gouverneur de Syrie" (Lc 2:1-2), "sous Ponce Pilate".
Dieu entre dans l'histoire des humains ! Pas n'importe comment. Il se doit de faire une entrée dans le monde qui corresponde à l'image qu'il veut nous donner de Lui. Le créateur, le Dieu tout-puissant entre dans le monde par la même porte que tous les humains. Il arrive nu et vulnérable — dans un monde qui ne l'attend pas — avec pour seul accueil les bras d'une mère et le regard d'un père.
Un nouveau-né, une naissance fragile, voilà l'événement cosmique et historique que Dieu crée pour bouleverser notre histoire, pour changer notre monde, pour affirmer son salut, sa vérité, et surtout sa justice. Quel moyen dérisoire, vouloir changer le monde au travers de la venue et de la parole d'un seul homme !
Je ne vais pas me lancer dans un plaidoyer pour essayer de vous convaincre que —malgré les apparences — le monde a changé, le monde est meilleur, etc. Je n'en sais rien. Je ne sais pas si ce nouveau-né a changé l'histoire du monde. Je ne sais pas ce que le monde serait si il n'était pas venu...
Ce que je sais par contre, c'est qu'il a bouleversé des existences personnelles. Ce que je sais et que j'ai vu, ce sont des hommes et des femmes qui étaient dans la nuit et qui — à travers lui — ont vu la lumière éclairer leurs vies. Des hommes et des femmes qui avaient été blessés, presque tués, dans leur être intérieur et que les paroles de justice de Dieu ont fait revivre.
Noël événement comique,
Noël événement historique,
Noël événement existentiel, personnel d'une naissance intérieure qui change tout, qui bouleverse tout, qui redonne vie et clarté.
Celui qui vient à Noël — sous les traits de la fragilité, de la douceur et de la vulnérabilité — c'est celui qui vient instaurer la justice "briser aujourd'hui le joug de l'oppression" (Es 9:3). Il ne le fait pas comme un juge violent et vengeur qui cherche avant tout à punir le coupable, mais comme un libérateur.
Il est celui qui vient dire le droit, celui qui réhabilite la victime, qui la remet debout en lui disant « on t'a fait du mal, ils n'avaient pas le droit, tu n'y es pour rien, va, je te protège ». Dans la lettre aux Hébreux, l'auteur cite le psalmiste, en pensant au Christ : "C'est avec justice que tu gouvernes ton Royaume. Tu aimes ce qui est juste, tu détestes le mal, c'est pourquoi Dieu t'a consacré en versant sur ta tête l'huile de fête" (Hb 1:8-9).
Cette huile, cette onction qui vient de Dieu, c'est ce qui fait de Jésus le Messie, le Christ. Par lui, Dieu annonce, commence, nous donne une nouvelle existence où justice nous est faite.
Noël, bonne nouvelle ! fête pour tous parce que Dieu a pris fait et cause pour nous !
Joyeux Noël, mes amis, Joyeux Noël !
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2019
22.12.2019
Matthieu 2
Les trois cadeaux des mages à Jésus
Matthieu 13:45-46 Matthieu 2: 1-12
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Chers frères et soeurs en Christ,
Les mages sont partis d'Orient pour porter à Jésus leurs cadeaux. Trois cadeaux pour signifier le mystère de Noël : l'or, l'encens et la myrrhe. Trois cadeaux pour dire ce que l'humanité peut apporter à Dieu, peut déposer devant lui.
Trois cadeaux pour dire, en retour, ce que Jésus le Christ apporte à l'humanité. Trois cadeaux symboles de la vie, de la rencontre et du don. Trois cadeaux symboles de ce qui est échangé à Noël, symboles de ce que nous pouvons donner et de ce que Dieu nous donne en cette nuit de Noël.
* * *
Commençons par la myrrhe. La myrrhe est une résine amère. Elle vient d'une plante médicinale. Elle était utilisé comme médicament, comme aphrodisiaque et pour les embaumements. Cette plante aurait poussé au paradis, elle évoque donc l'état originel, la vie avant l'état mortel.
La myrrhe a donc affaire avec les blessures de la vie et avec le retour à la vie, avec notre finitude et notre aspiration à l'éternité.
En offrant la myrrhe à Jésus, les rois mages déposent devant lui toutes les blessures de nos vies, toutes nos pertes, nos deuils, nos manques. Nous pouvons déposer devant le Christ toutes nos douleurs, toutes nos souffrances, toutes nos blessures, nos remords et nos erreurs impardonnables; les manquements commis autant que les violences subies.
En déposant tout cela devant Jésus, Dieu nous offre en retour le baume qui cicatrise et nous rend un cœur aimant, un cœur capable d'ouverture et de chaleur. Dieu nous offre la capacité d'aimer et de vivre.
La myrrhe, l'amer médicament sur nos blessures, nous ouvre à une vie renouvelée, à nouveau possible, régénérée.
* * *
Le deuxième cadeau, c'est l'encens. L'encens est également une résine, qui, si on la brûle, dégage un parfum agréable. De l'encens était brûlé dans le Temple de Jérusalem. L'encens évoque donc le sacré, le culte rendu à Dieu, la prière qui monte vers Dieu.
Le parfum évoque le mystère divin. Une odeur ne se voit pas, ne peut pas être saisie, arrêtée, effacée. Une odeur franchit les portes et les murs, elle est partout présente, ne peut pas être étouffée comme un bruit ou éteinte comme une lumière. Le parfum nous remplit par notre respiration, notre souffle. Un beau parfum fait plaisir, enchante, enivre…
L'offrande d'encens, c'est l'offrande de bonne odeur, de nos gestes de bonté, de générosité. L'encens est le symbole de notre quête de Dieu et de tous les gestes, nos efforts et nos tentatives de faire le bien autour de nous. Ce sont nos gestes d'amour que nous voulons déposer au pied de la crèche.
Le mystère de Noël, c'est que Dieu répond à notre quête et à nos offrandes par la don de sa présence. A Noël, il se donne lui-même à l'humanité. A Noël, la rencontre a lieu entre notre aspiration et sa venue.
A nos gestes maladroits et imparfaits, Dieu répond par le don fragile d'un nouveau-né, il vient à notre rencontre dans une fragilité pareille à la nôtre, sans nous brusquer. A Noël, notre quête rencontre sa Présence.
* * *
Et les mages donnent de l'or au nouveau-né ! L'or est ce qui nous est le plus proche. Je suis sûr qu'à peu près tout le monde ici peut toucher de l'or, sur soi ou sur son voisin ou sa voisine. Qui n'a pas un collier, un bracelet ou une alliance en or ?
L'or est ce qui est précieux, qui a de la valeur, qui est rare. Qu'est-ce qui est précieux, qui a de la valeur et qui est rare ? Nous-mêmes. Chaque individu est différent de tous les autres. Nous sommes des personnes uniques. Il y a en chacun de nous quelque chose d'unique : une qualité, une compétence, un talent, une qualité d'être, une capacité à écouter, un talent de cuisinier ou de jardinier, un talent artistique.
Il y a en chacun de nous quelque chose d'unique, d'irremplaçable, d'infiniment personnel. Voilà ce que nous pouvons offrir en cadeau à Jésus. Offrir notre personne. Notre personne vaut plus que de l'or.
A Noël, Dieu vient nous dire : "Tu es précieux à mes yeux, tu comptes pour moi." (Es 43:4). Vous vous souvenez de la parabole du marchand qui trouve une perle magnifique et qui vend tout pour l'acheter ? (Mt 13:45-46) Cette parabole nous parle de Noël. Dieu est le marchand qui donne ce qu'il a de plus précieux, son fils unique, pour nous acquérir, nous ! Il donne son fils contre notre personne. Il fait don de son fils pour entrer en relation avec nous. Cela vaut plus que de l'or !
Ces trois cadeaux, l'or, l'encens et la myrrhe nous disent que Noël est le moment de notre rencontre avec Dieu, le moment où il nous fait don de son Fils pour que nous ayons la vie, la vraie vie.
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2019
15.12.2019
Luc 2
Remonter le temps avec les récits bibliques
Luc 2 : 1-20
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